BERLIN 20 ANS SANS MUR
PHOTOGRAPHIES – KEVIN
LOUVIOT
C’est le projet MUR*MURS monté par l’ADEAF
(Association Des Enseignants d’Allemand Français) qui m’a permis de partir à
Berlin en avril dernier lors d’un voyage scolaire des élèves du collège Pasteur
de Caen.
L’idée : envoyer un photographe normand à
Berlin pour photographier la ville vingt après la chute du mur.
N’ayant jamais été en Allemagne, c’est un regard
vierge et spontané que j’apportais sur cet évènement et son proche
anniversaire ; dès lors je photographiais comme je découvrais la ville.
Deux aspects se sont alors imposés comme prégnants dans ma vision et ont guidé
mes images.
-La présence physique encore importante du mur
dans une volonté de mémoire, des centaines de mètres de cette construction
toujours présentes, des segments du mur disséminés aux endroits symboliques,
voire touristiques.
- Une certaine marchandisation de
l’évènement : cartes postales affublées de faux morceaux du mur,
casquettes estampillées Checkpoint Charlie etc…
Durant une semaine, une partie de ces images a
été présentée au collège Pasteur de Caen puis, à partir du 19 novembre et
jusqu’au 12 décembre l’ensemble sera exposé à
Petite précision qu’il m’apparaît opportun
d’ajouter quant à l’ensemble de mon travail photographique (et ce à l’heure du
numérique) : toutes mes photographies ne sont que des prises de vue. Pas
de montage, pas de retouches, pas de surimpressions et autres bidouillages.
Tirages et collages sur support
« dibon » financés par l’ODACC.
Voici les légendes.
-East side gallery. Le long de Mülhen
Strasse restent
-Le mémorial du mur, Bernauer Strasse, où
se mêlent des segments du mur
à une construction commémorative sous la forme
d’un mur en métal couleur rouille
-CheckpointCharlie. Deux grandes photos
sont présentes sur ce lieu très symbolique, l’une d’un soldat américain tourné
vers l’est, et l’autre (dont on voit une partie ici) d’un soldat russe tourné
vers l’ouest ; ces deux photos ont été prises après la chute du mur par un
photographe berlinois né à l’est et passé à l’ouest avant 1989.Ici j’ai choisi
de couper le visage pour dépersonnaliser cette image, j’y ai inscrit une
dimension graphique avec l’arc de lampadaire, et bien sûr ce qui m’a frappé
tout de suite ce sont ces résidus de peinture (rouge à l’origine) qui n’a pu
être vraiment nettoyé
-Souvenirs pour touristes que l’on retrouve un
peu partout dans les hauts lieux symboliques.
-Mémorial de l’holocauste. Des milliers de stèles
en béton symbolisent les victimes de
-On peut voir actuellement quelques Trabant
rutilantes ressorties à l’occasion des célébrations ; derrière une
Ferrari.
Quelques exemples de la marchandisation de
l’histoire :
-Cartes postales avec faux bouts de mur.
-Silhouette cartonnée avec trou pour passer la
tête et se prendre en photo
-Un des nombreux segments du mur déplacé sur une grande place touristique dont
la tranche est recouverte de chewing-gum.
A
de nombreux endroits, le tracé du mur est reconstitué par des panneaux qui
racontent et expliquent son histoire en chacun de ces lieux, on y trouve des
photos d’époques, des plans de la ville…
-Ainsi
la photo d’une jambe qui franchit une rangée de pavés symbolisant le mur.